Menu
Libération

David Sedaris et le Pygmée du taxidermiste

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
publié le 14 mai 2009 à 18h27
(mis à jour le 14 mai 2009 à 18h27)

Il est fidèle à son Hugh, arrête de fumer en japonais, nourrit des araignées normandes, ramasse dans la poubelle le dentier d’Helen, sa voisine new yorkaise, se souvient d’une immonde baby-setter, et pleure la grand-mère grecque qui pète. Y a-t-il quelque chose qui arrête l’écrivain David Sedaris, Américain né en 1956?

«J’écris tout dans un carnet, puis je reporte mes notes dans mon journal, chaque matin, manière de se mettre en route. Rien n’est réel tant que ce n’est pas écrit. Il y a quelques semaines, il y a eu un incendie dans l’hôtel où j’étais, aux Etats-Unis, j’ai pris des notes dans l’escalier. Je tiens mon journal depuis 32 ans, je ne vais pas m’arrêter maintenant. Cela n’a rien de fascinant, c’est obsessionnel, compulsif. Je n’utilise pas tout, seulement les éléments qui peuvent être drôles. Un jour, à Memphis, jai demandé un barbier, le concierge m’a envoyé chez un barbier noir. Il y a encore la ségrégation chez les coiffeurs. Je suis arrivé, il m’a demandé ce que je faisais là, et m’a envoyé au premier étage, côté femmes. Cela s’est passé il y a six ans. Je viens de le retrouver dans mon journal. Aux Etats-Unis, il est impossible de parler de race, c’est la chose la plus difficile à aborder. Dès qu’on essaie d’être honnête, les gen s’offusquent.

Je n’ai jamais eu de procès. Je m’interdis de révéler les secrets des gens, meêm si’ls pourraient s’avererutile pour pour une histoire. Les miens, ça ne me dérange pas. Mes soeurs, mon père, si je parle d’eux, je leur soum