Quand deux anciens ministres de l'Environnement prennent la plume, ce n'est pas pour caresser un potentiel électorat mais pour chatouiller une société abattue par la crise systémique. Le premier bénéfice de l'Antimanuel d'écologie, du député Vert Yves Cochet, est de réhabiliter le mot écologie. Parce que, écrit-il, «l'écologie est un paradigme, une pensée totale, et qu'en dehors d'elle, il ne reste plus grand-chose». S'il est bien un mot qui mérite d'être réhabilité, c'est celui-là. L'écologie, les plus gros pollueurs de la planète la vendent comme pot de peinture, des consommateurs schizophrènes l'achètent, le monde occidental en parle, en veut, la mange, la (con)chie, mais peu de monde, en réalité, la vit.
Fidèle au concept d’antimanuel, celui-là nous permet de passer dans les bras de quelques grands hommes : René Descartes, Edgar Morin, Ivan Illitch, Hans Jonas, et d’embrasser aussi la pensée de quelques - trop rares - femmes, dont Hannah Arendt ou la prix Nobel de la paix Wangari Maathai. Il y a aussi d’illustres philosophes, des écologues, des biologistes, mais aussi des intellectuels qui pensent cette chose que d’autres renoncent à envisager : la fin de l’humanité, sa place dans une nature sans cesse transformée, sa responsabilité, ses courses à l’échalote. Le tout ponctué par de pertinentes illustrations distillées avec humour.
Inspiration. Qu'on se rassure, ces penseurs n'ont aucun des oripeaux dont on veut affubler les écolos : le mi