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Robert Louit, un passeur passe

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Décès. Le traducteur de «Crash !» avait 64 ans.
publié le 19 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 mai 2009 à 6h51)

La mort de son ami l'écrivain anglais J. G. Ballard, le 19 avril dernier, l'avait beaucoup affecté. C'est Robert Louit qui avait publié Crash ! en France en 1974 et récemment retraduit Sauvagerie pour Tristram. Robert Louit le suit de si peu. Atteint d'un cancer, il est mort mercredi et sera incinéré aujourd'hui à 13 h 20 au Père-Lachaise.

Né le 31 août 1944 à Pau, venu très jeune à Paris, Robert Louit mène des études d'anglais sans pourtant faire le choix d'enseigner. Cet esprit curieux et réflexif se consacre aux textes, à leur part vivante faite de critiques, de traductions et d'échanges avec les auteurs. Se disant lecteur avant tout, il aura été passeur sans jamais écrire lui-même. Il collabore avec sa femme Simone Arous au Magazine littéraire dès sa création, en 1966; ils le quitteront en 2004 pour poursuivre pendant trois ans dans la revue Transfuge.

Critique insatiable, Robert Louit mène de grands entretiens avec son auteur favori, Jorge Luis Borgès, et Adolfo Bioy Casares, J. G. Ballard bien sûr, Anthony Burgess, Denis Lehane… Passionné de science-fiction entre autres, il lance la collection «Dimensions SF» chez Calmann-Lévy en janvier 1973, dans laquelle seront publiés une cinquantaine de titres, avant de l'arrêter en novembre 1984. Il y publie alors Ballard, Philip K. Dick, Robert Silverberg, fait découvrir les Britanniques Ian Watson ou Christopher Priest et son Monde inverti et parie sur le premier roman du jeune Francis