Au départ, un projet modeste : les 100 Mots de la psychanalyse, 120 pages dans la collection «Que sais-je ?». A l'arrivée, un petit livre lumineux et presque violent tant il touche juste. En 100 entrées, le psychanalyste Jacques André réussit à nous dire des choses limpides sur les concepts et la pratique analytiques. Il le fait dans un langage non jargonesque (ce qui est une tendance depuis une petite dizaine d'années, voir la Fin du divan, de Raymond Cahn, 2002), léger, et juste donc, à la manière de certains psychanalystes quand ils disent juste ou écrivent juste.
Ce petit livre dit énormément, il nous parle, nous fait comprendre et nous donne à penser. Ce qu’il dit a à voir avec ce que sont les hommes et les femmes d’aujourd’hui dans la société d’aujourd’hui. C’est autre chose que des notes de bas de page à l’œuvre de Freud, c’est le contraire aussi bien du galimatias technique que de la simplification démagogique et du bavardage des manuels de développement personnel.
Conflit. A l'entrée «Amour», en quelques lignes, il nous dit l'essentiel sur le bonheur et le malheur d'aimer. A «Attachement», à propos des blessures de l'enfance, il explique que, «si elles sont inconscientes, ce n'est pas d'être inacceptables comme le refoulé, mais de ne pas avoir été réparées, transformées, reconnues». Plus loin, il décrit le conflit psychique avec, d'un côté, le surmoi, qui «revêt la forme d'une autorité intransigeante, pesant comme une ch