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Libération

Pour la Table ronde, l’heure est Graal

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publié le 11 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 11 juin 2009 à 6h53)

Ce troisième et dernier volume du Livre du Graal en Pléiade contient la fin (en édition bilingue ancien français-français moderne) de ce qu'on appelle le Lancelot-Graal, c'est-à-dire l'entremêlement des aventures des chevaliers arthuriens et de celles du récipient sacré où aurait été recueilli le sang du Christ : la seconde partie de la quête de Lancelot, la Quête du saint Graal et la Mort du roi Arthur, ce dernier roman, écrit vers 1230, étant un carnage magnifique et désespéré qui, en ne laissant plus guère de vivants derrière lui, interdit de fait toute suite. «Lorsque le graal est devenu le Saint Graal, c'est le Christ qui est devenu le seul Messie. C'est donc lui et lui seul qui reviendra sur terre à la fin des temps. Le vrai destin d'Arthur n'est plus que littérature», écrit Philippe Walter.

La Mort du roi Arthur raconte un nouvel univers où l'ensemble des événements échappent aux personnages. «Le roman dépeint un monde où toute vérité est devenue problématique. L'erreur est partout, la certitude nulle part. Les signes et le langage sombrent dans l'ambiguïté. Ils sont devenus trompeurs comme les apparences», écrit encore Philippe Walter. Ironiquement, la courtoisie de Lancelot envers «la demoiselle d'Escalot» devient une brèche dans le mythe de l'amour courtois, une conception bien étriquée de l'honneur acquiert une place prépondérante et, de toute façon, tout le monde est plus vieux que les trois m