Lundi, nous avons téléphoné à Jacqueline Cohen pour la féliciter. Nous venions d'apprendre qu'elle était l'auteur français le plus emprunté dans les bibliothèques. La plus haute distinction après le Nobel de littérature ! Nous voulions connaître son sentiment. Nous étions terriblement jaloux. Selon une étude publiée par le magazine Livres Hebdo, Jacqueline Cohen a signé, en effet, treize des cinquante ouvrages les plus demandés entre janvier et octobre 2008. Stieg Larsson, Amélie Nothomb et consorts peuvent aller se rhabiller. Son dernier livre a pour titre Increvables !.
Brièvement résumé, le sentiment de Jacqueline est le suivant : «Je suis heureuse, mais pas étonnée.» Pas étonnée parce que tous les bibliothécaires qu'elle connaît ne cessent de lui répéter que ses ouvrages sont très demandés. Heureuse, évidemment, parce que le public des emprunteurs est considérable, et qu'il est au moins aussi sympathique que celui des acheteurs. Bon an mal an, 6 millions de personnes se font prêter 132 millions de livres par les bibliothèques municipales. Mais ce n'est pas parce qu'ils sont chers que les livres de Jacqueline sont beaucoup empruntés : le dernier ne coûte que 6,90 euros. Pour l'auteur, cependant, c'est encore trop. Elle nous confie : «Moi, je dis souvent aux gens : n'achetez pas mes livres, empruntez-les plutôt en bibliothèque. Ce n'est pas la peine de posséder, de dépenser, de consommer. Il faut épargner la planète, non ?» C'est le genre