L’exercice est un peu facile. Mais il est toujours aussi réjouissant. Facile, parce qu’après la crise financière mondiale déclenchée en septembre par la faillite du système des subprimes aux Etats-Unis, un certain nombre de «bobards économiques» ont éclaté au grand jour. Réjouissant, parce que les économistes, et plus encore les politiques qui relaient leurs théories, sont d’autant plus péremptoires dans leurs affirmations que leurs fondements scientifiques sont fragiles.
Travailler plus. Hervé Nathan, qui fut journaliste au service Politique de Libération, avant de rejoindre, en 2006, l'hebdomadaire Marianne, n'a pas résisté au plaisir d'en faire la démonstration. Il a recensé, en compagnie de son collègue Nicolas Prissette, du Journal du dimanche, douze affirmations assenées comme des évidences et entrepris de les démonter une par une.
La première est le fameux «travailler plus pour gagner plus», que la crise économique a rendu, en quelques mois, obsolète. Mesure phare de la loi Tepa d’août 2007, le dégrèvement de charges sociales pour les heures supplémentaires n’a eu aucune incidence ni sur le pouvoir d’achat des masses laborieuses ni sur le coût de la main-d’œuvre. Quand les carnets de commandes se tarissent, les heures supplémentaires se raréfient. Autre bobard économique de premier ordre : début 2005 Jean-Louis Borloo, alors ministre des Affaires sociales, claironne que les services à la personne vont créer 500 000 emplois. Ma