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Libération

L’armé des ombres

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publié le 25 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 25 juin 2009 à 6h53)

Depuis l'automne, les éditions Grasset ont un succès qui ne faiblit pas (200 000 ventes, dont 60 000 depuis janvier), le Voyage dans le passé. C'est une nouvelle inédite datant de 1929. Son auteur est un petit nouveau, l'écrivain autrichien Stefan Zweig. Pour en faire un livre entier, Grasset a publié le texte en bilingue. Tout lecteur peut se sentir flatté de le lire une seconde fois dans une langue qu'il ne comprend pas. La qualité de l'histoire en fait du pur et du meilleur Zweig, une surprise et un violent mystère revenu d'entre les morts.

Sans doute inspirées par cette opération, les éditions Stock la caricaturent en rééditant ce printemps, du même auteur et toujours avec succès, l'une des plus célèbres nouvelles : Lettre d'une inconnue. Elle a été publiée en 1922, dans la presse puis dans un recueil intitulé Nouvelles d'une passion. Le recueil paraît en France quelques années plus tard, légèrement modifié, sous le titre de la première nouvelle : Amok. On trouve Amok en poche, dans des éditions naturellement préférables à cet échantillon opportuniste. D'abord, parce que mieux vaut lire Lettre d'une inconnue en compagnie des histoires qui l'accompagnaient : elles se font écho et Zweig y tenait. Ensuite, parce que la préface originale et habituelle, de Romain Rolland, ami et correspondant de Zweig, est tout de même plus pertinente et informée que celle de l'actrice Elsa Zylberstein.

Le succès de Nouvelles d'une passi