Frank McCourt vient de mourir à New York, il avait 78 ans et était atteint d'un mélanome. L'écrivain irlando-américain était mondialement connu depuis 1996, année de la publication en anglais des Cendres d'Angela, un récit autobiographique qui lui a valu le prix Pulitzer et qui a été vendu à plusieurs millions d'exemplaires (quatre rien que pour l'édition grand format américaine). Le livre a été porté à l'écran en 1999 par Robert Parker.
Dans ce livre, McCourt racontait avec verve, humour, et comme sans reprendre son souffle, une enfance radicalement misérable dans les taudis de Limerick en Irlande. Pire qu’une enfance misérable, une enfance misérable irlandaise, et pire encore, une enfance irlandaise catholique, disait-il. Un père alcoolique qui boit la paie du vendredi et les étrennes du bébé, et qui ne la boucle jamais, une mère grenouille de bénitier, une famille qui s’entasse dans un taudis rempli de puces, des prêtres pompeux, des directeurs d’école sadiques et des Anglais qui maltraitent les Irlandais depuis 800 ans. Ça peut encore être pire : le père abandonne la famille, sur les six enfants, deux meurent en bas âge. Pour élever les autres, la mère, Angela, mendie dans la rue. Les bons jours, on mange du pain et du thé, les mauvais jours, rien. Frank fait ce qu’il peut en volant du pain et du lait, à 13 ans, il gagne sa vie en portant des télégrammes.
Frank McCourt était né à Brooklyn en 1930, alors que ses parents avaient émigré aux Etats-Unis pour échapper à