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TRIBUNE

Festivals d’été : les artistes africains privés de visa

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par Alain Mabanckou, écrivain et Christian Eboulé, journaliste
publié le 29 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 juillet 2009 à 6h52)

Les douleurs sourdes, lancinantes et leur corollaire, la colère, sont souvent les plus violentes, voire les plus meurtrières. Ainsi en est-il de celles qu’éprouvent actuellement bon nombre de citoyens africains au sud du Sahara face au sort qui leur est réservé dans la plupart des consulats français du continent. Obtenir un visa pour venir en France n’était déjà pas une sinécure, c’est de plus en plus mission impossible ; et aucune catégorie de population n’est épargnée. Si l’on peut comprendre les nécessités d’une gestion rationnelle des flux migratoires, dans un environnement marqué par de multiples crises, l’on peut néanmoins s’interroger sur la mise en œuvre et les conditions d’application de la politique française d’immigration.

Alors que, traditionnellement, artistes et intellectuels d’Afrique noire bénéficiaient d’une certaine bienveillance dans l’octroi des visas, la donne semble avoir complètement changé. Chaque jour, les refus de visas se multiplient, notamment en période estivale, où les invitations à participer à des festivals et autres manifestations culturelles sont nombreuses. Pis, les procédés employés pour signifier ces refus sont de plus en plus pernicieux ; les rendez-vous proposés unilatéralement par les consulats sont fixés de telle sorte qu’il est impossible d’honorer les invitations.

Invité au festival Africajarc qui se tenait du 23 au 26 juillet à Cajarc dans le Lot, l'écrivain sénégalais Fadel Dia n'a obtenu un rendez-vous que pour le 7 septembre. Les