L'affaire Salinger-Colting arrivera devant la cour d'appel le 3 septembre, après que l'auteur de l'Attrape-cœurs a obtenu en première instance l'interdiction pure et simple du livre du Suédois de 33 ans, 60 Years Later : Coming through the Rye (The Catcher in the Rye est le titre original du roman de Jerome David Salinger paru en 1951). L'écrivain américain de 90 ans, reclus depuis une quarantaine d'années, souhaite étendre cette réclusion au livre de Fredrik Colting, qui écrit sous le nom de John David California, parce que celui-ci serait une suite non-autorisée de son célèbre roman et des aventures de la famille Caulfield.
Offense. Mais l'interdiction d'un livre n'est pas une mince affaire, surtout aux Etats-Unis, et divers médias, comme l'agence Associated Press et The New York Times ont demandé la levée de cette censure, attaquant Salinger: «Le seul tort du livre de Colting est celui fait à la fierté d'un écrivain reclus, qui enrage de voir son roman culte et ses personnages revisités, sans qu'un dollar ne lui soit versé». L'amusant est que ce dernier et avaricieux reproche ne semble guère avoir de pertinence. Ce n'est pas un mobile financier qui guide Salinger mais l'offense faite, selon lui, à son livre. En France, le droit moral est censé protéger les œuvres et c'est à ce titre que les héritiers de Victor Hugo avaient attaqué, en 2001, François Cérésa pour avoir écrit deux volumes de suite aux Misérable