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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 27 août 2009 à 6h54
(mis à jour le 27 août 2009 à 6h54)

La critique littéraire, pourquoi ça marche ? Parce que ça ne marche plus. En dire tout le mal possible permet à n'importe qui (de Balzac à Marc Levy en passant par leurs lecteurs, leurs éditeurs, pour finir par les blogueurs) de s'imaginer plus intelligent qu'il n'est . Défilé d'excellentes pipes de foire, majoritairement pigistes et vendues à des mal-offrant, écrivant sur des distances de plus en plus courtes à propos de livres de moins en moins lus, fragiles, anxieuses, légères, anodines, et grâce à qui chacun peut croire qu'il a trouvé plus con que lui. On annonce depuis deux siècles sa mort, sa soumission, sa nullité - ce que Marc Fumaroli, jamais en retard d'une banalité de boudoir et regrettant le temps des «magistrats de la critique», appelle ici «son esprit de coterie journalistique ou littéraire». Mais, cette fois, on n'a plus forcément tort : les lois du commerce et l'éloignement de la littérature ont réduit sa peau de chagrin. Remarquons simplement que, si certains critiques abusent de leur médiocrité, ceux qui les dénoncent en sont rarement dépourvus.

Mais de quelle critique littéraire parle-t-on ? D'«évaluation» ou d'«interprétation» ? «Journalistique» ou «savante» ? De Sainte-Beuve ou de François Busnel ? Des périodiques à (de moins en moins) grand public ? Des revues ? Des universitaires ? Des livres ? Des blogs ? Le bimensuel de Maurice Nadeau commence par définir les différents champs qu'elle recouvre, pou