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Libération
Interview

Revaz communiquant

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Le cahier Livres de Libédossier
Entretien. Opacité du couple et du lien, style en chantier permanent, rencontre avec l’auteur de «Efina» et de «Rapport aux bêtes».
publié le 3 septembre 2009 à 0h00

Née en 1968 dans une vallée du Valais, au bord d'une route sans vache, sans chien, sans ferme ni acteur, l'écrivain suisse Noëlle Revaz écrit depuis toujours, y compris un mémoire de licence de lettres et latin, sur Sidoine Apollinaire, auteur tardif «à l'esthétique, dit-elle,boursouflée». Et un premier roman en 2002, Rapport aux bêtes (réédité en Folio), où un paysan fruste envisageait sa femme à peu près comme un animal. Texte imaginaire, sur la domination masculine, sur ce qu'on croit de l'autre, sans odeur de bouse ni documentarisme.

C’est dans la cour d’une église que Revaz nous attend, à la sortie d’un atelier d’écriture qui la retient trois jours dans le village de Romainmôtier, canton de Vaud, très joli. S’ensuivent deux bières, pas mal de mouches et un tracteur vrombissant au milieu de l’entretien.

Sept ans séparent la publication d’Efina et de Rapport aux bêtes, votre premier roman. Qu’avez-vous fait pendant ces années ?

J'ai écrit, beaucoup de nouvelles, comme j'ai toujours fait. C'est ma façon de préparer un roman. Un texte de théâtre, aussi, Quand Mamie. Je voulais changer d'univers mais je suis obligée de suivre mon rythme et il fallait d'abord que j'aille jusqu'au bout de l'expérience de Rapport aux bêtes, du monologue, de l'écriture orale. Je ne suis pas quelqu'un qui s'assoit chaque jour à sa table de travail. Il me faut une envie. Quand je commence à écrire, c'est qu'il y a quelque chose que je ne connais pas et que j'ai envie d'essayer, pour voir comment c'est. Si je savais à l'avance, je m'ennuierais, je m'ennuie très v