Ce sont des enfants des années 60, 1860. Ils sont trois : deux garçons et une fille. Des héritiers au nom prestigieux. Voici d’abord Léon, fils d’Alphonse Daudet au sommet de sa gloire littéraire. Voici Jean-Baptiste, fils du professeur Jean-Martin Charcot, l’un des fondateurs de la psychopathologie. Voici enfin Jeanne, petite-fille de Victor Hugo. Ils sont amis d’enfance, camarades de classe (pour les garçons). Arrivés à l’âge adulte, Léon épouse Jeanne, puis Jean-Baptiste fait de même, et tout s’achève en divorces. Les deux compères - qui firent leur médecine de concert - finissent par se fâcher. Autour de ce nœud d’amitiés et d’amours contrariées, une très habile et jeune historienne américaine a construit son premier livre. C’est une grande réussite. On dirait un roman, c’est un récit historique dont tous les faits sont vrais ou en tout cas trouvent leurs sources dans les témoignages. L’auteur a eu l’élégance de ne pas compliquer la lecture avec une infinité de notes ou de citations - tout étant renvoyé en fin d’ouvrage.
«Médecin». Nés entre 1867 et 1869, les trois héros de Belle Epoque meurent de 1936 à 1942. Leurs vies s'étendent ainsi sur toute la durée de la IIIe République. C'est l'histoire culturelle, scientifique et politique de ce temps que nous raconte Kate Cambor. Léon, Jean-Baptiste et Jeanne sont au confluent de réseaux sociaux de premier plan : il n'est pas donné à tout jeune garçon de croiser au domicile de ses parents Em