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Libération

Pablo De Santis expose ses détectives prisés

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publié le 17 septembre 2009 à 0h00

Dans les polars postmodernes de Pablo De Santis (trois romans de l'Argentin né en 1963 ont déjà été traduits), le Cercle des Douze (titre original : El Enigma de Paris) occupe une place particulière. Le sujet en est les enquêteurs eux-mêmes. L'intrigue se déroule à la fin du XIXe siècle et ce cercle regroupe douze détectives éparpillés à travers le monde, dont l'un ressemble plus ou moins à Sherlock Holmes, un autre à Nick Carter, et ainsi de suite, couvrant toutes les possibilités du roman d'aventure à énigme. Le narrateur est fils de cordonnier. «Les détectives et les cordonniers observent le monde depuis en bas, et les uns et les autres s'occupent des pas de l'homme au moment où ils dévient de leur chemin.» Il veut devenir l'assistant du fameux détective argentin Craig, et son apprentissage, au milieu d'autres candidats, se fait dans un monde regorgeant d'aphorismes. Dans cet univers de jeu intellectuel du polar, le lecteur se demande toujours s'ils n'ont pas un double sens, à quel point la métaphysique influe sur les événements, de quelle manière la narration lui dévoile la vérité et la lui cache. «L'enquête est un acte de pensée, le dernier refuge de la philosophie», dit Craig.

Un concurrent du narrateur au poste d'assistant déclare : «Désigner un assassinat comme un "meurtre dans une chambre close", c'est mal engager l'enquête, c'est croire que la serrurerie est un art imbattable. Il n'y a pas de chambres véritablement