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Libération
Critique

Armement prolifération à la pakistanaise

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publié le 19 septembre 2009 à 0h00

Dans son jardin d’Islamabad où il cultive des tulipes et nourrit les singes, l’homme a fait tailler son jasmin en forme de champignon atomique. Le Pakistanais Abdul Qadeer Khan, qui ne manque pas d’humour, a eu le temps d’admirer son arbuste : il a passé les quatre dernières années en résidence surveillée dans sa villa cossue, avant de retrouver, en février, sa liberté de mouvement.

Abdul Qadeer Khan, 73 ans, est sans doute l’un des hommes les plus dangereux du monde - si l’on en croit les services de renseignement occidentaux. «Père de la bombe» nucléaire pakistanaise, cet ingénieur a surtout été à la tête d’un réseau international de prolifération des armes atomiques. C’est ce «marché noir de la bombe», que raconte Bruno Tertrais, dans un livre truffé d’anectodes, mais dont le sérieux n’est jamais pris en défaut. Maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique, ancien membre de la commission du Livre blanc sur la défense, l’auteur est l’un des meilleurs spécialistes français des questions nucléaires. Sur un dossier aussi sensible que celui de la prolifération, il y a sans doute des gens plus pointus, mais ils sont, eux, tenus par le secret défense. Tout ce qu’on peut savoir sur Abdul Qadeer Khan et ses ramifications internationales est dans ce livre.

Avec un grand sens de la pédagogie sur les aspects techniques, Bruno Tertrais examine, cas par cas, les pays potentiellement proliférants : Iran, Corée du Nord, bien sûr mais il s’intéresse aussi à la Libye, l’