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Critique

In Levinas veritas

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Les exercices de philosophie d’Ariel Wizman
publié le 1er octobre 2009 à 0h00

La joie ? Il n'y a rien de plus pur «que la joie de quelqu'un qui comprend un tableau, qui comprend une œuvre». La vraie joie «n'est pas de créer» ou d'émettre : «L'Internet, c'est : "tous émetteurs !" "J'écris", disent-ils… Mais lisez-vous ?» C'est se trouver impromptu dans une «position de réception», une «attente inquiète et réceptive», qui fait que,«même dans l'emportement de l'existence, on peut trouver un état plus lent ; on se rapproche des choses au point qu'elles vous donnent la joie».

L'humour ? Le rire, dû au décalage entre «la racine grave des choses» et leur expression légère, est «quelque chose qu'on peut mécaniser» : «Une personne se met sur scène et provoque un rire toutes les trente secondes, un rire qui se produit d'une manière en quelque sorte biomécanique. J'ai le souvenir d'un spectacle de Guy Bedos. Il arrivait sur scène, disait juste : "Jospin", et les gens rigolaient.» L'humour, lui, est une «vision du monde», supposant l'espoir qu'un éclat de vérité jaillisse quand l'esprit «reconnecte d'un coup deux choses qui sont complètement éloignées ou en déconnecte deux proches».

L'identité ? Elle «n'est définissable que de l'extérieur. Non pas par les autres qui vous regardent […] mais par quelque chose qui vous est ontologiquement extérieur». On tente de remonter vers cet «autre» originel, vers le lieu d'où l'on vient, pour répondre à la question «Qui su