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Libération
Critique

Cuisine. La mafia met les gros plans dans les plats

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publié le 3 octobre 2009 à 0h00

La cuisine est une affaire de famille, qui renvoie à des images de verte campagne, d'aimable grand-mère cultivant son carré de terre tandis que, sur le poêle en fonte, mitonnent des petits plats au parfum de jadis. Rien de tout ça ici. Dans ce surprenant A table avec la mafia, on est loin du registre bucolique. Les familles s'appellent Corleone, Tattaglia ou Luciano ; les recettes y sont bien saignantes et les ingrédients plus lourds à digérer qu'un cheeseburger façon Pulp Fiction. Car le pari des auteurs est de mettre en regard les plats et les plans de grands films de gangsters.

De fait, les chefs-d'œuvre de Coppola ou Scorsese ne sont souvent qu'une suite de repas gargantuesques et de réceptions où parrains, politiciens véreux et hommes de main mijotent leurs juteuses affaires. Classées par menus (Vieux amis, Situations périlleuses), les recettes renvoient à des scènes de détente - «la Piña Colada de Tony Montana», dégusté par Al Pacino sur la plage de Miami dans Scarface - ou de suspense : «la salade d'oreilles à la Zasa», en référence à l'oreille arrachée dans le Parrain 3.

Du «lapin chasseur de Lucky Luciano» aux «lasagnes de Mamma Corleone», en passant par «les muffins honnêtes à la De Niro»… près d'une centaine de recettes mêlent chianti, parmesan et pastrami. Le livre s'offre quelques détours hors de la communauté italienne pour déguster les travers de porcs de l'Année du dragon, ou la charlotte russe d'Il était une foi