Samedi
Perceuse et marteau
Aujourd’hui encore, je me réveille au milieu des trépidations d’une perceuse électrique et des vibrations provoquées par les coups de marteau. Cela fait deux mois que j’entends ce vacarme au-dessus de ma tête et j’ai l’impression que tout l’immeuble tremble. La résidence où j’habite a été livrée en 2000 et mes voisins du dessus y refont encore des travaux. Cette manie des travaux est monnaie courante dans les villes chinoises : nous vivons dans un pays qui a la passion de la rénovation. Le bâtiment se dresse en bordure du troisième périphérique Nord de Pékin, auparavant les doubles fenêtres étaient fermées pour empêcher le bruit d’entrer, mais depuis deux mois je les ouvre tous les jours et je laisse volontiers s’engouffrer les bruits de voitures afin qu’ils amortissent le tintamarre venu d’en haut. Les sons aigus de la perceuse et du marteau me vrillent le cœur, mais quand les bruits se mélangent ce ne sont plus que mes oreilles qui souffrent.
Pour protéger mon cœur, j'en suis réduit à sacrifier mes oreilles. Comme on dit : de deux maux, il faut choisir le moindre. J'allume mon ordinateur et je vais voir sur Internet où en est le plus vaste chantier de rénovation dans le pays. Je veux parler des travaux préparatoires aux festivités du 60e anniversaire. Tous les sites m'accueillent sur fond de rouge festif, et le dessin du drapeau national envahit presque toutes les pages. Le rappel glorieux des soixante an