Selon une maxime de La Rochefoucauld, «le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face». Ce n'est que partiellement exact, nous dit le «conteur-psy» qu'est le célèbre psychiatre Irvin Yalom ; c'est sans doute vrai pour le soleil, mais pas pour la mort : «Un regard direct et assuré porté sur la mort, voilà le message de ce livre», prévient-il à propos du Jardin d'Epicure, même si ses amis et collègues lui ont vivement déconseillé d'écrire un tel ouvrage (déprimant, non vendeur, etc.).
Pourquoi Epicure ? Parce que pour ce philosophe - né après la mort de Platon - la philosophie n'a qu'un but pertinent : soulager la souffrance humaine, souffrance dont la cause profonde est en réalité la peur omniprésente de la mort. Yalom fait au passage remarquer que, contrairement au cliché de l'«épicurien», Epicure était en fait concerné par la conquête de la quiétude (ataraxie, du grec «ataraxia», absence de trouble ou de douleur). L'auteur nous entraîne donc dans le jardin d'Epicure, comprenez dans les histoires de ses patients qui ressentent une angoisse insurmontable de la mort, et il promet à ces «terrifiés de la mort» que la consultation de son livre risque de leur être plus utile que l'aide de leur famille, de leurs amis ou de leur Eglise, voire de leur thérapeute… A voir.
Ce qui est en tout cas fort intéressant, c'est que l'auteur lui-même approchant de la mort, il analyse son expérience personnelle envers la (sa) mortalité, prenant en compte le