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Libération
Critique

2012 Besancenot au service de l’Elysée

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publié le 17 octobre 2009 à 0h00

La thèse est hardie, mais pas totalement infondée. Pour Renaud Dély, directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Marianne, Nicolas Sarkozy dispose, avec le bouillant facteur trotskiste Olivier Besancenot, d'un «allié objectif» pour sa reconquête du pouvoir lors de l'élection présidentielle de 2012. Le militant d'extrême gauche serait donc «l'idiot utile» du sarkozysme. L'expression viendrait de Lénine qui désignait ainsi les intellectuels occidentaux, propagandistes zélés et un brin naïfs du tout nouveau régime soviétique.

En tapant à bras raccourcis sur les grandes centrales syndicales et sur les «sociaux traîtres» de la rue de Solférino, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste jouerait le jeu du locataire de l’Elysée en affaiblissant ses adversaires de gauche. Un rôle qui n’est pas sans rappeler celui tenu par Jean-Marie Le Pen vis-à-vis de la droite pendant les années Mitterrand. La démonstration, servie par une plume incisive, tient la route.

Surtout, ce petit livre éclaire sur l’émergence d’une nouvelle génération de militants d’extrême gauche. Pour ces trotskistes, nés à la politique sous les deux septennats de François Mitterrand, l’ennemi n’est plus le traditionnel stalinien logé à l’enseigne de la place du Colonel-Fabien, au Parti communiste français, mais les socialistes et leurs revirements idéologiques, leur acceptation de bonne grâce du modèle de l’économie de marché et le cortège de scandales du règne du président socialiste.

L’auteur dresse