Bonne nouvelle pour les jurés des grands prix littéraires : le Service central de prévention de la corruption (SCPC), qui, ce jeudi, présente à la presse son dernier rapport, s’est abstenu de se pencher à nouveau sur leur cas. Ces coquins vont donc pouvoir continuer à sévir, mais qu’ils prennent garde : l’opacité dans laquelle les jurys distribuent les bandeaux qui font (plus ou moins) vendre les livres reste dans le viseur du ministère de la Justice. Nous avons d’ailleurs sous les yeux une première liste de suspects, où nous découvrons avec effroi les noms de plusieurs connaissances. Qu’ils sachent qu’il ne leur reste que cinq à six mois pour rejoindre Essaouira, Harare ou Sidney. Car nous préférerions aller les visiter sur le lieu de leur exil plutôt que de leur apporter des chocolats au parloir. Ceux qui pensent être concernés peuvent nous contacter au numéro habituel, mais déjà ce conseil amical : Pierre, Laure, Frédéric, fuyez !
En 2005, le Service central de prévention de la corruption avait souligné un «risque évident de conflits d'intérêts» dans l'édition puisqu'il était «difficile de faire la part des choses entre les membres des jurys, généralement tous auteurs d'œuvres littéraires, et les maisons qui les éditent». Les Incorruptibles affirmaient rester souvent «perplexes» devant les choix des jurys, «certaines maisons paraissant monopoliser, directement ou indirectement, les prix au détriment des autres, jamais ou rarement récompensées