L'homme est libre. Pour le meilleur comme pour le pire. «C'est le concept essentiel de la philosophie, son point de départ et son horizon», souligne André Glucksmann, qui rappelle en citant Schelling que «la liberté humaine abrite l'abîme le plus profond et le ciel le plus sublime». Evoquer un tel thème c'est risquer de sombrer dans les truismes d'un manuel. Mais, pour le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, la collection «La plus belle histoire de…» réunit trois intellectuels aussi différents que complémentaires : un philosophe pamphlétaire inlassable pourfendeur des totalitarismes, une historienne spécialiste de la politique américaine et un très érudit islamologue qui dénonce sans répit l'islamisme.
Jamais jusqu’ici ils n’avaient fait œuvre commune. Le résultat de ces entretiens animés par Michka Mindel est plutôt convaincant, avec le mérite annexe de représenter une bonne introduction aux autres ouvrages plus complexes de ces mêmes auteurs.
«Périls». Pour André Glucksmann, la liberté est avant tout une invention de la philosophie athénienne, la première qui libéra l'homme des dieux : «Nul Prophète ne lui ouvre la mer Rouge, nul Dieu ne lui trace le chemin à suivre. La liberté déclenche d'emblée l'expérience du désordre : comment penser, survivre, agir et résister dans le magma des relations humaines sans jamais supprimer la cause du chaos ambiant, c'est-à-dire la liberté des hommes.» A ce qu'il appelle «la lib