Le «savant du crime» dont il est question dans ces Papiers des bas-fonds, archives d'un savant du crime, 1843-1924 est Alexandre Lacassagne, né en 1843 à Cahors et mort à Lyon en 1924. «Fondateur de l'anthropologie criminelle et de l'école lyonnaise de criminologie, il est à l'origine de la création, en 1886, des Archives d'anthropologie criminelle, organe francophone de diffusion de ses théories, qu'il dirige jusqu'en 1914», écrit Muriel Salle. Cet expert auprès des tribunaux est aussi un étrange collectionneur. Les tatouages, en particulier, le fascinent. Il les relève scrupuleusement au papier-calque sur les prisonniersqu'il visite pour en décorer à l'occasion sa vaisselle quand il ne profite pas de leur mort pour les découper à même la peau et les traiter pour mieux les conserver. Nul fétichisme dans cette pratique, seule la science s'exprime comme lorsqu'il en relève seize cents sur les bataillons d'Afrique, en Algérie où il séjourne avant de rejoindre Lyon en 1880. «Si les cicatrices sont parfois des signes précieux, d'après leur aspect et leur siège, elles permettent tout au plus de reconstruire les circonstances d'un événement. Les tatouages, au contraire, par leur variété et leur nombre, marquent souvent les étapes de la vie d'un individu, et parfois sa nature morale. Ce sont des cicatrices parlantes. En médecine judiciaire, il n'existe pas de meilleurs signes d'identité par leur caractère de permanence, de durée, la
La collection de destins du «savant du crime»
Article réservé aux abonnés
par Mathieu Lindon
publié le 22 octobre 2009 à 0h00
Dans la même rubrique