«Ce qui est important, déclare Frédéric Mitterrand sur TF1, c'est la manière dont on surmonte ce genre de situation et dont on en sort.» Si l'auteur de la Mauvaise Vie songe à son passé, cette rhétorique toute sarkozyenne n'en parle pas moins du présent. Il compte bien s'en sortir, sinon avec les honneurs, du moins en rejetant le déshonneur sur ses détracteurs : «Si le Front national me traîne dans la boue, c'est un honneur. Si un député de gauche me traîne dans la boue, c'est une honte pour lui.» La mauvaise conscience littéraire s'est muée en bonne conscience politique. Le ministre de la Culture réclame l'indulgence : «Que vienne me jeter la première pierre celui qui n'a pas commis ce genre d'erreurs !» Mais c'est qu'il la mérite : «Je n'ai jamais fait de mal à personne dans ma vie.» Bref, finalement, c'est plutôt «la belle vie».
Si la culpabilité d'hier cède aujourd'hui la place à la victimisation, on le doit sans doute à Benoît Hamon. En faisant écho à Marine Le Pen, le porte-parole du Parti socialiste néglige de tenir un discours proprement politique. Il aurait pu s'étonner d'entendre le ministre plaider pour une inquiétante «exception culturelle» en matière judiciaire : «Si le monde de la culture ne soutenait pas Roman Polanski, ça voudrait dire qu'il n'y a plus de culture dans notre pays.» Il aurait pu reprocher à Frédéric Mitterrand de parler au nom de la France, quand il ajoutait : «Je pense que tous