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Critique

Rectification générale

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Deux sinologues au fil de la sanglante Révolution culturelle de Mao
publié le 12 novembre 2009 à 0h00

La Révolution culturelle est un événement aussi considérable qu’impénétrable. On peut certes trouver des explications aux comportements des principaux acteurs mais l’ultima ratio, en supposant qu’il en existe une, est difficile à saisir. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Roderick MacFarquhar et Michael Schoenhals, sinologues américain et suédois de réputation mondiale, proposent dans cette somme moins une réflexion sur le système politique maoïste de cette décennie qu’un long récit analytique exceptionnellement riche, le premier du genre, de la Révolution culturelle.

Les antécédents immédiats remontent à 1964, année de la chute de Khrouchtchev, limogé par ses adversaires au sein du bureau politique. Mao Zedong pouvait craindre un sort analogue car il avait souvent traité sans ménagement les dirigeants du Parti après le grave échec du Grand Bond en avant. Le lancement de la Révolution culturelle fut en partie motivé par cette volonté de garder le pouvoir.

A la fois prétexte et cause véritable, il y a également la crainte souvent manifestée par Mao d'une liquidation du communisme par les «routiers du capitalisme», ce qu'il explicite dès janvier 1965 dans une de ses directives : «Le point crucial de ce mouvement est de rectifier les hommes qui occupent des positions d'autorité au sein du Parti et qui suivent la voie capitaliste.»

«Parodie». Le premier acte de la Révolution culturelle est la campagne menée contre l'historien Wu Han. Auteur