Menu
Libération
Critique

Roustang démonte le divan

Article réservé aux abonnés
Recueil de textes du psy iconoclaste et spécialiste de l’hypnose
publié le 26 novembre 2009 à 0h00

Vingt ans père jésuite, vingt ans psychanalyste, désormais théoricien et praticien de l’hypnose, tel est François Roustang, personnage inclassable dans le paysage contemporain de la psychanalyse, à moins que ce ne soit de la philosophie. Les éditions Payot ont l’heureuse idée de reprendre en poche une partie de son œuvre. L’homme est éclectique et fécond.

Il est important de comprendre quelle hypnose il défend : c'est celle du «pape» de la discipline, Milton Erickson, psychiatre américain (mort en 1980) dont l'approche repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu'il rencontre. C'est le fil rouge des travaux de Roustang, chemin qui l'a conduit à s'éloigner petit à petit de la psychanalyse ; ce dont témoigne par exemple Un destin si funeste.

Transfert. L'approche psychanalytique qu'il fustige est d'abord celle de Lacan ; Roustang est à l'évidence un «déçu de Lacan» (y aurait-il du dépit amoureux ?), d'un Lacan qu'il a manifestement bien connu. Mais Freud aussi en prend pour son grade, Freud qui, comme fondateur d'Ecole, a instauré selon Roustang des relations perverses avec ses disciples. Il y aurait «un nombre significatif de cadavres dans le placard» de la psychanalyse. D'où, par extension, la critique majeure de Roustang, qui repose sur l'usage du transfert : «J'ai bien été obligé de me demander si ce n'était pas la cure analytique elle-même, et spécifiquement