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Libération

Un peu rapide

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publié le 26 novembre 2009 à 0h00

Pas besoin d'attendre la fin décembre pour décerner à Bernard Pivot la palme de la phrase de l'année. Le 2 novembre, entre deux portes d'un établissement louche donnant sur la place Gaillon, près de l'Opéra à Paris, notre Bernard national s'exclamait devant des confrères ébahis : «Cela s'est passé en deux minutes trente, c'est un peu rapide.» Les spécialistes appellent IELT (Intravaginal Ejaculatory Latency Time) le temps qui s'écoule entre la pénétration intravaginale et l'éjaculation. Sa valeur moyenne est extrêmement variable suivant les études. Toutefois celle que nous avons entre les mains, particulièrement longue et solide, nous donne un IELT médian de 5,4 minutes. Cette enquête menée auprès de 500 couples précise que la durée moyenne est de 6,5 minutes chez les 18-30 ans, et de seulement 4,3 minutes chez les plus de 50 ans. Sachant que la moyenne d'âge des jurés Goncourt est de 75,5 ans, les deux minutes trente chronométrées par Pivot sont bien en dessous de la norme. Ainsi peut-on conclure avec l'intéressé que «C'est un peu rapide», et parler d'éjaculation précoce.

La délibération avait été précédée par des semaines de préliminaires, ce qui, cette fois, semble anormalement long. On comprend mieux cet empressement à conclure ! Pour une sexualité plus épanouie, nous conseillons à l'académie Goncourt la lecture du Journal de thérapie comportementale et cognitive, en particulier celle d'une remarquable communication belge qui y est parue en 2002