L'architecture contemporaine commence à avoir droit de cité, elle suscite un intérêt croissant du public et déclenche une avalanche de publications. Oùl'ouvrage du journaliste Gilles de Bure pourrait apparaître comme une petite somme grand public de plus. Et bien non ! Sans jargon ni simplification, ce conteur entame sa balade avec la question : «Ça commence quand l'architecture contemporaine ?» Dans les années 70, avec les tours jumelles du World Center de Minoru Yamasaki ou en 1977, avec le Centre Pompidou de Renzo Piano et Richard Rodgers. Il repère les petites formes comme une maison de thé japonaise mais aussi les gestes spectaculaires du luxe, l'habitat collectif ou les tours de Babel, les relations de cette pratique avec l'art et le cinéma. Il répertorie les courants comme le postmodernisme «qui ne laissera sans doute que bien peu de traces dans l'histoire». Evoquant l'utopie d'hier, dont l'«Instant City» de Peter Cook, ou les formes du futur calculées numériquement et les prospections écologiques. Il élit sa galerie de 30 architectes, dont les Japonais Sanaa, les Néerlandais MRDV, l'Allemand Daniel Libeskind : «Son musée juif est un dialogue constant entre continuité et discontinuité, entre présence et absence.»
Une métaphore de l’architecture ? Les différentes portes d’entrée de cet art souvent contesté, et quelque 250 images, dressent un guide subjectif assez complet où l’auteur avait prévenu, citant René Char : «Ce qui vient au monde pour ne rien troubler