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Libération
Critique

El Pueblo de Nuestra Sen?ora la Reina de Los Angeles del Rio de Porciu?ncula en 600 cliche?s

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publié le 10 décembre 2009 à 0h00

«Penchez le monde sur un côté et tout ce qui ne tient pas très bien glissera vers Los Angeles», déclarait l'architecte Franck Lloyd Wright. On pourrait aussi bien citer J.G. Ballard évoquant son admiration pour le livre de Nathanael West, l'Incendie de Los Angeles : «Lorsque le roman commence, Hackett regarde une répétition de la bataille de Waterloo qui se déroule sur un terrain encombré de dinosaures empaillés, de temples égyptiens et de steamers à roue du Mississippi.»

Bourgade. Véritable couveuse à ciel ouvert des mythologies modernes les plus grandioses - du cinéma balbutiant à Hollywood aux triomphes de la Net-économie imaginée dans la San Fernando Valley -, Los Angeles s'inscrit durablement dans la perspective d'une destruction de la réalité. Le livre que les éditions Taschen consacrent à la «Cité des anges», qui suit une démarche chronologique et factuelle, décrit très bien par la preuve photographique ce processus de déréalisation totale.

A l'origine de la mégapole, comme partout aux Etats-Unis, il y a un village amérindien du nom de Yang-Na, peuplé par les Tongva. Les Espagnols débarquent au milieu du XVIe siècle et établissent El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Angeles del Rio de Porciúncula. La zone passe sous domination de la nouvelle république mexicaine puis tombe aux mains anglo-saxonnes en 1846 au terme de la guerre americano-mexicaine. A l'époque, Los Angeles n'est qu'une bourgade d'éleveurs comp