Paris en cartes, Paris en coupe. Prenez la rue Popincourt, à l'est. Les auteurs, deux historiens, s'appuient sur des annuaires - en l'occurrence, les annuaires du commerce - afin de cartographier l'évolution professionnelle de cette artère populaire. En 1860, le pointillisme est multicolore. Il saute aux yeux que ce qui a trait au métal domine (en importance et en nombre). Mais on repère aussi de nombreux sièges de métiers de bouche, de débits de vin. Il y a deux lavoirs, et sept petits carrés verts indiquent ce qui relève du textile. En 1906, il n'y a plus de lavoir, et les activités du métal sont concentrées : «Coexistent au n°32 deux ciseleurs, un fabricant d'appareils de chauffage et un d'appareils sanitaires, un fabricant d'objets en fil de fer, un bronzier d'art, un autre bronzier versé dans l'éclairage électrique, un producteur de brosses métalliques, un ferblantier, un serrurier pour tapissiers et, clin d'œil à la modernité, un fabricant de vélocipèdes.» En 2006, terminé. Seul demeure le textile : la rue est verte, à l'exception de la tache aubergine qui signale un marchand de vins. Le dernier boulanger a disparu.
A quelque endroit qu'on l'ouvre, l'Atlas des Parisiens est une mine d'érudition et de poésie. Les idées reçues sont confortées : il y a un dentiste pour 324 habitants dans le VIIIe arrondissement, et 1 pour 2 000 dans le XXe. Ou démontées : les infractions sont plus fréquentes dans les quartiers riches et déserts que d