Ce n’est pas son volume, mais sa qualité qui rend impressionnante cette étude : quinze spécialistes croisent ethnologie, histoire, philosophie, sociologie pour mettre à la portée de tous leurs fines analyses, éclairées par une anthologie. Centrée sur l’Occident, elle n’hésite pas, dans ce voyage depuis l’Antiquité, à promener le lecteur aux quatre coins du monde.
D'emblée, on sait qu'aujourd'hui le mariage a cessé de s'inscrire dans la seule sphère de l'hétérosexualité. Cette donnée, qui se heurte à des résistances au nom d'une curieuse définition naturaliste du mariage, pourtant institution sociale par excellence, souligne en retour la capacité d'ajustement aux mœurs de cette union, et celle des individus, afin de contourner les interdits pour inventer et s'inventer d'autres formes d'union, du concubinage au pacs. Il n'en reste pas moins la forme dominante, même si «la famille a quitté l'époque où le sang, le nom, le toit fondaient le lien». Cette plasticité étonne face à ce que l'on regarderait aisément comme un invariant historique ; juxtaposant les mariages à travers le temps et l'espace, ce livre prouve qu'on a à faire, si on ose dire, à un invariant très variable, comme ses effets selon la forme et le fond qu'il prend.
Affaire. Ecrire l'histoire du mariage revient à écrire une histoire sociale globalisante, en appeler à celle du genre, de la famille, de la démographie, du corps, de la sexualité… C'est aussi passer des discours religieux - qui dé