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Libération

Sfar et Gainsbourg, deux amateurs de bulles

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publié le 7 janvier 2010 à 0h00

Comme le répète en boucle le tam-tam médiatique, Gainsbourg (vie héroïque) est un film «très attendu». A force de le répéter depuis deux ans, on finit d'ailleurs par l'attendre vraiment, vu que l'incantation est un procédé formidablement performatif. Gainsbourg par Sfar, ça marche au désir. Peu importe le flacon, on aura eu l'ivresse. Bandaison garantie jusqu'au 20 janvier, date de sortie sur les écrans. De temps en temps, une piqûre de rappel - la plus efficace ayant été l'interdiction de l'affiche du film dans le métro, pour cause d'écran de fumée.

Bouse. Parmi ceux qui attendent, il y a une poignée de méchants, au tournant, mais le ratage n'étant plus ce qu'il était, ils risquent d'être déçus. Avant, les auteurs de BD (Lauzier, Bilal…) se vautraient dans toute la largeur du plantage quand ils passaient derrière la caméra. Hélas, cette époque est révolue et les enfants de l'Asso réussissent tout ce qu'ils touchent. Au point que certains connaissent Persepolis-le-film sans avoir lu les albums de Marjane Satrapi ou que les Beaux Gosses de Riad Sattouf cachent son Manuel du puceau. On n'attend donc pas de leur copain Sfar qu'il filme une bouse, d'autant qu'il a déjà supervisé la série animée de Petit Vampire. En outre, il faut rappeler que Joann Sfar a atteint depuis un moment le statut peu contestable de génie : démiurge puissant créateur d'univers (1), frère des joies et chagrins de nos cœurs hum