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Libération

Jacques Martin rentre dans sa bulle

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Décès . Père d’Alix et de Lefranc est mort jeudi à 88 ans.
publié le 22 janvier 2010 à 0h00

Après Hergé et Edgar P. Jacobs, Jacques Martin, mort jeudi matin à 88 ans dans son sommeil «des suites d'un œdème pulmonaire», était le dernier auteur belge de la grande époque de la bande dessinée d'aventure. Né en 1921, il connut le travail obligatoire en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale et entra au journal Tintin le 16 septembre 1948 avec Alix, que le bel Enak rejoindra dès le Sphinx d'or, en même temps que l'infâme Arbacès, avant de créer Lefranc (et son magnifique ennemi Axel Borg dont le nom vient de la ville suédoise d'Axelborg) en 1952.

De 1953 à 1972, tout en continuant son propre travail qui rencontre un succès croissant, il travaille au studio Tintin, intervenant en particulier sur l'Affaire Tournesol et Tintin au Tibet. Leur conduite respective pendant la guerre n'avait rien pour séparer Hergé et Jacques Martin. Arno, Jhen et Orion, ses autres créations, sont moins mémorables. Atteint de macula, il perd peu à peu l'usage de ses yeux et s'entoure de jeunes collaborateurs. Il change aussi d'éditeur en 1998, passant de Casterman à Dargaud. Mais les dernières œuvres ne sont pas à la hauteur des précédentes.

Mœurs. Alix, c'est l'anti-Astérix, celui qui collabore encore et toujours avec l'envahisseur (et l'humour, d'une façon générale, n'est pas la caractéristique de Jacques Martin). Le jeune Gaulois sera toujours fidèle à César, en particulier contre Pompée. Par fidélité avec les mœurs, vestimentai