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Libération
Critique

«Blast» but not least

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Le cahier Livres de Libédossier
La nouvelle série de Larcenet
publié le 28 janvier 2010 à 0h00

«Tu t'appelles Polza Mancini, 38 ans, sans domicile connu et, avant de faire la route, tu étais écrivain… correct ?» En garde à vue, soupçonné d'avoir fait quelque chose à une femme, Mancini répond par l'affirmative. Le policier poursuit : «Il faut nous raconter ton histoire… on est les seuls que ça intéresse.» L'homme, surnommé Grasse Carcasse, au corps démesuré nourri de barres chocolatées et de gin, commence alors son récit. Sa vie et ses repères ont basculé le jour de la mort de son père. Ce fut sa première exposition au Blast. «Au quoi ? !» l'interrompt l'un des policiers. Prenant son temps, il décrit un effet de souffle, une explosion dans sa tête. Une immense sensation de bonheur, un instant en suspension qui se propage et fait s'envoler son «fardeau» de corps.

«Tu te fous de nous, c'est ça ?» le coupe de nouveau le policier. «Si vous voulez comprendre… Il faut que vous passiez par où je suis passé», répond calmement l'homme. «Mon histoire n'est pas mathématique. […] Vous devriez le savoir mieux que quiconque que rien n'est entier, sans nuance.» Avant de reprendre tranquillement sa narration. Son choix de quitter sa femme, son boulot, et de devenir clochard. Son exploration de la nature et du déséquilibre afin, tel un drogué ou un alcoolique, de revivre cette sensation éphémère et inégalable, entre oubli et vérité, du Blast. «Parce que j'ai réellement commencé à vivre à ce moment-là… j'ai enfin trouvé u