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Libération

«Il a accompagné la culture teenager»

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J.D. Salinger était «le bernard-l’hermite de la littérature américaine» titre le magazine Time.
publié le 29 janvier 2010 à 0h00

«Vraiment ? Il était encore vivant ?» Parmi les toutes premières réactions hier aux Etats-Unis à l'annonce du décès de Jerome David Salinger, beaucoup étaient teintées d'une pointe d'insolence plutôt rare en cette occasion.

Il était «le bernard-l'hermite de la littérature américaine» titre ainsi Richard Lacayo, du magazine Time, revenant, comme tous les autres biographes, sur l'étrange retraite de l'écrivain, depuis les années 60, dans sa petite maison du New Hampshire. «Lorsqu'il émergeait, c'était généralement pour se plaindre que quelqu'un frappait à sa coquille», rappelle Richard Lacayo.

En 1987, l'écrivain était remonté jusqu'à la Cour suprême des Etats-Unis pour faire interdire, avec succès, la publication d'une biographie citant des extraits de sa correspondance. J.D. Salinger était «le Garbo des lettres», ose aussi Charles McGrath dans le New York Times,«célèbre pour le fait de ne pas vouloir être célèbre».

Cette retraite particulièrement spectaculaire, inhabituelle et dérangeante, n'empêche pas que J.D. Salinger reste considéré comme l'un des plus grands écrivains de l'Amérique contemporaine. L'Attrape-Cœurs«a été pendant des décennies un rite de passage universel pour les adolescents, le manifeste d'une jeunesse désenchantée», rappelle Richard Lacayo, du Time.

Avant lui, James Joyce ou Ernest Hemingway avaient aussi «inventé des jeunes gens mécontents».«Mais Salinger