Menu
Libération
Interview

John Banville et son alter ego lancés sur la piste de Simenon

Article réservé aux abonnés
publié le 4 février 2010 à 0h00

L'écrivain irlandais John Banville, 64 ans, a publié une quinzaine de romans, dont la Mer, qui a reçu le prestigieux Booker Prize en 2005. Au même moment, ce styliste précis avait décidé de se frotter au roman noir avec les Disparus de Dublin, qui se situe dans l'Irlande cintrée des années 50. Depuis, deux autres titres sont parus sous le pseudonyme de Benjamin Black. Bien loin de la figure du détective, Quirke, son personnage récurrent, est un médecin légiste alcoolique qui parvient à dénouer les fils sans le faire exprès.

«Je n'avais jamais lu Simenon jusqu'à ce qu'un ami m'incite à regarder la nouvelle édition établie par les éditeurs de la New York Review of Books. Il ne s'agissait pas des Maigret mais de romans comme La neige était sale,le Coup de lune et les Inconnus dans la maison. J'ai été extrêmement impressionné par la puissance et la profondeur que Simenon pouvait atteindre avec un vocabulaire et une narration simple. J'ai pensé pouvoir tenter quelque chose de similaire. C'est ainsi que sont nés les Disparus de Dublin.

«J'ai cru être embarqué dans un simple jeu d'esprit[en français dans le texte, ndlr], rétrospectivement, j'ai réalisé que j'étais engagé dans quelque chose de beaucoup plus important. Je soupçonne John Banville d'avoir eu besoin d'un électrochoc. Je ne savais pas si j'en étais capable, et soudain j'y étais, écrivant comme je n'avais jamais écrit avant, et