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Interview

Hédi Kaddour «Le mot enfer ne trompe personne»

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Hédi Kaddour décape le style
publié le 4 février 2010 à 0h00

Deux livres d'Hédi Kaddour sortent en même temps. Poète tardif devenu romancier en 2005 avec l'imposant Waltenberg, il publie à 64 ans un plus court roman, Savoir-Vivre, et un savoureux journal de l'année 2008, les Pierres qui montent. Né à Tunis, agrégé de lettres, longtemps professeur à Normale sup, Hédi Kaddour enseigne aujourd'hui à l'antenne française de la New York University, à l'Ecole des métiers de l'information et rédige des critiques dans la NRF. Son appartement en hauteur du Kremlin-Bicêtre pèse son poids de livres. Lui pèse son poids de mots et de citations. Très prof, fin styliste et attentif à tout ce qu'il peut pêcher dans la rue, il aime tout décortiquer, même sa propre prose.

Pourquoi publiez-vous en même temps un roman et un journal ?

Savoir-Vivre part d'un fait divers. J'avais trouvé l'histoire dans la presse anglaise de la fin des années 20 à la British Library. J'ai voulu le mettre dans Waltenberg. Mais il a commencé à y prendre trop de place. Donc je l'ai sorti. Puis j'ai eu un projet un peu fou, celui d'un gros livre, un journal à l'intérieur duquel, entre les notes, se serait développé un récit à la manière d'un feuilleton. J'avais commencé à transformer le journal que je tiens depuis le début des années 80 en journal publiable de l'année 2008. J'avais inséré des séquences de récit entre les notes. J'en ai lu des extraits à des tiers. La réaction a été la même à chaque fois : les deux modes de lecture avaient tendance à s'exclure l'un l'autre. Ma tentation a