Les derniers livres de Kostas Axelos - dont Ce qui advient. Fragments d'une approche (Encre marine) - étaient presque intimidants, tant la réflexion, en aphorismes, semblait vouloir aller vers cette «chose» primordiale que personne ne parvient jamais à dire, l'«ultime en chacun de nous», ou ce «centre de tous les rapports» où se love le sens de l'existence. Le philosophe n'était plus le bouillant personnage qui, dans les années 60, avait occupé la scène européenne de la philosophie et de la politique. Il enseignait à Censier et la Sorbonne en 1968, entouré de l'aura du «guerrier».
Né en Grèce en 1924, il se forme à l'Ecole allemande et à l'Institut français, et entreprend des études de droit et d'économie. La guerre l'entraîne vers la politique : pour lutter contre l'occupation allemande et italienne, il s'engage dans la Résistance, puis participe à la guerre civile. Il était alors journaliste, membre du Parti communiste grec, dont il sera plus tard exclu. Les insurgés défaits, il est condamné à mort, avant même d'être arrêté. Il parvient à s'évader. Il quitte la Grèce par le même bateau que celui que prend Cornelius Castoriadis, et parvient à Paris. Là, il étudie la philosophie à la Sorbonne, devient chercheur au CNRS et à l'Ecole pratique des hautes études. Il se fait connaître par des ouvrages tels que Héraclite et la philosophie, Vers la pensée planétaire, le Jeu du monde ou Marx penseur de la technique, qui,