Spectaculaire bras de fer cette semaine entre Bernard-Henri Lévy, qui ajoute quelques centaines de pages à ses œuvres complètes, et Mary Poppins, qui revient. Les éditions du Rocher publient en effet le Retour de Mary Poppins de Pamela Lyndon Travers. Mary, le retour ? La gouvernante des enfants Banks a-t-elle lâché le parapluie pour le kite surf et la jupe longue pour le monokini ? Non, vous n'y êtes pas : Mary Poppins Comes Back a paru en 1935, juste un an après le premier volume de la série. C'est donc un retour authentiquement vintage. La dernière édition française de ce livre datait de 1964 : c'était chez Hachette sous la jolie couverture blanche à étoiles d'or, avec des dessins de Jean Reschofsky. Depuis, rien (si : une quarantaine d'ouvrages de BHL, tout de même). C'est dire si le Retour de Mary Poppins est un événement.
L'humanité peut être divisée en trois sous-ensembles d'importance inégale. Ceux qui ont rencontré Mary Poppins à la source, dans les livres de P.L. Travers. Ceux qui ne la connaissent qu'à travers le film de Disney starring Julie Andrews (1964). Et ceux, enfin, qui s'en contrefoutent. Les deux dernières catégories sont bien à plaindre. D'une part parce que le personnage incarné par Andrews n'a rien à voir avec notre héroïne : Mary Poppins, que j'ai bien connue, était plus proche de la sorcière que de la fée. D'autre part parce que n'avoir jamais rencontré Mary, c'est comme, euh, n'être jamais né.
Cer