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Libération

Combray comme un âne

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publié le 4 mars 2010 à 0h00

Si Marcel Proust se relevait ex abrupto de sa tombe au Père-Lachaise et sautait dans un taxi pour Combray, il aurait en descendant de voiture de violentes surprises. Que sont ces poteaux tout hérissés de verges ? Des antennes de télévision, monsieur Marcel. Et cet affreux chantier qui défigure les abords de mon cher Pont-Vieux jeté au-dessus de la Vivonne ? Ah ça, ce sont les travaux de la nouvelle station d'épuration. Depuis l'automne, on creuse, on coupe les arbres, on prépare l'avenir à Illiers-Combray !

En septembre, le bulletin municipal annonçait que la station actuelle, vieille de 40 ans, était devenue «obsolète». En conséquence de quoi Bernard Puyenchet, maire adjoint délégué aux travaux, veut «doter la ville d'un outil performant qui allie innovation technologique et écologie afin de répondre aux normes sanitaires de demain […] et anticiper sur l'essor de notre cité en dimensionnant cette station pour 5 000 "équivalents habitants"».

Ça vous embête, monsieur Marcel, que l'on dimensionne pour les habitants équivalents de demain ? Pas du tout, répond l'autre, qui objecte toutefois : «Le plus grand charme du côté de Guermantes, c'est qu'on y avait presque tout le temps à côté de soi le cours de la Vivonne. On la traversait une première fois, dix minutes après avoir quitté la maison, sur une passerelle dite le Pont-Vieux» (in Du côté de chez Swann). Dans le monde réel des administrés dimensionnés, traduire Vivonne par Loir et Po