Google grignote du terrain, avale du papier pour le transformer en butin immatériel, en poussant les portes des bibliothèques de la planète. Sa dernière conquête n’est pas mineure. Après neuf mois de négociations, l’entreprise américaine a signé, hier, avec le ministère italien du Patrimoine et des Activités culturelles. Si elle a déjà noué des partenariats avec 40 bibliothèques (de l’américaine Harvard à la française de la ville de Lyon), dont huit en dehors des Etats-Unis, et parfois avec des régions comme la Catalogne et la Bavière, elle n’avait encore jamais pactisé avec un gouvernement.
Géant. L'accord prévoit de numériser un million de livres du domaine public, issus des collections des Bibliothèques nationales de Rome et de Florence. Ces œuvres seront ensuite mises en ligne et s'ajouteront à la grosse pile de Google Books, c'est-à-dire 12 millions de titres devenus des fichiers depuis 2005. Toujours avec le même affichage philanthropique : «Une fois que les livres auront été numérisés, les œuvres de Dante, Pétrarque, Leopardi et Manzoni seront disponibles pour les populations de Gênes à Nairobi.»
Concrètement, Google va s'occuper des 285 000 titres déjà catalogués par le Service national des bibliothèques italien, qui seront ensuite complétés par d'autres œuvres durant deux ans. Dans les trésors de la bibliothèque de Florence qui vont passer sous les feux du scan, on trouve des travaux scientifiques rares du XVIIIe siècle et, dans ce