Il ne se passe pas d'année sans qu'une équipe de chercheurs entreprenne de dépouiller la collection complète du magazine Playboy dans le noble but d'étudier scientifiquement «l'idéal féminin». La dernière tentative en date est celle de trois universitaires américaines qui, après avoir analysé 832 photos de filles à poil parues entre 1953 et 2008, ont conclu dans le Journal of Sex Research que les éditeurs de Playboy, donc probablement ses lecteurs, et peut-être bien les hommes en général, avaient une préférence pour les femmes dont la vulve était du genre prépubère : poil rare ou absent, mont de Vénus bien apparent, dessin net des grandes et petites lèvres. En son temps, Galilée a fait des découvertes plus surprenantes. Dans un même ordre d'idées, deux spécialistes canadiens de la psychologie évolutionniste - l'étude des comportements humains à travers la théorie de l'évolution - viennent d'éplucher 15 019 titres de livres sentimentaux publiés par les éditions Harlequin afin de vérifier quelques hypothèses sur les motivations profondes de la femme. Nous sommes maintenant un peu au-dessus de la ceinture, sans être tout à fait à la hauteur du cortex supérieur.
Le roman sentimental n'est pas un mince marché puisqu'aux Etats-Unis, les ventes annuelles sont de l'ordre de 1,4 milliard de dollars, quand celles de la littérature générale n'excèdent pas 500 millions (chiffres 2007). Chaque année, Harlequin Enterprises et consorts proposent plusieurs