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Libération

Vila-Matas se fait Dublin

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publié le 11 mars 2010 à 0h00

La littérature est l'univers narratif d'Enrique Vila-Matas. L'écrivain né à Barcelone en 1948 se passionne le plus souvent pour les écrivains qui n'écrivent pas ou plus(Abrégé d'histoire de la littérature portative, Bartleby et compagnie…), mais il lui arrive aussi de s'intéresser à ceux qui ont beaucoup écrit (le Mal de Montano). Un de ses premiers livres est consacré aux lecteurs, fût-ce pour tâcher de s'en débarrasser (la Lecture assassine). Il est dans l'ordre des choses qu'il s'attaque maintenant aux éditeurs, ainsi qu'il le fait dans Dublinesca, le principal des trois de ses livres aujourd'hui traduits d'un coup (André Gabastou explique avoir conservé «pour des raisons d'euphonie» le titre original plutôt que le traduire «Dublinesque» comme le poème de Philip Larkin dont il s'inspire). Dans Perdre des théories, à propos d'un article de lui-même sur Julien Gracq (la modernité du Rivage des Syrtes est également mise en avant dans Dublinesca) qu'il ne semble découvrir qu'en le lisant dans le Magazine littéraire, le narrateur est dans la posture du théoricien, même s'il est peu vraisemblable qu'il parvienne ainsi à fonder une école. Enrique Vila-Matas, pile et face est un recueil d'interviews avec son traducteur André Gabastou, où on trouve aussi des photos et quelques textes inédits. L'écrivain espagnol, qui a commencé sa carrière littéraire en inventant des entretiens avec