Ce que Allia publie aujourd'hui sous le titre Merci infiniment est une longue lettre datée du 2 janvier 1946 de Cuernavaca, au Mexique, que Malcolm Lowry adresse à son éditeur Jonathan Cape pour le convaincre de publier Au-dessous du volcan sans coupes. L'année précédente, l'écrivain anglais, né en 1908 et mort en 1957, avait reçu un premier rapport de lecture lui laissant espérer la parution imminente de son chef-d'œuvre. Mais lui arrive ensuite un deuxième, beaucoup moins favorable, et ce texte est destiné à répondre aux reproches de ce second lecteur qui trouve le roman trop long, trop prétentieux, trop compliqué, et ne serait pas contre le transformer en une simple nouvelle ainsi que ce fut le projet de l'auteur, mais neuf ans de travail acharné plus tôt. Cette lettre sera utilisée par Malcolm Lowry pour la préface de la première traduction française du Volcan et elle sera publiée intégralement dans Romans, nouvelles et poèmes (en «Pochothèque») à la suite de la seconde, Jacques Darras y voyant «un document exceptionnel sur l'art du roman, digne des préfaces de Henry James ou de la Correspondance de Gustave Flaubert». On a rarement sous les yeux un texte où un écrivain défend son œuvre avec autant de précision et d'humour.
Malcolm Lowry répond aux critiques point par point, et pied à pied. Rien ne semble le vexer. S'il évoque «le caractère éventuellement fastidieux du Volcan à son début», c'est pour supposer q