Si les noms de Koufra et de Bir-Hakeim résonnent encore dans la mémoire nationale, l’odyssée des Français libres reste aujourd’hui quelque peu ignorée, l’attention du public se portant plutôt sur la résistance intérieure et ses héros. Le destin de ces 50 000 femmes et hommes, pourtant, mérite plus que le silence et il faut savoir gré à Jean-François Muracciole d’avoir braqué le projecteur sur cette vaillante phalange, quitte, parfois, à écorner le mythe.
Certes, le lecteur ne sera pas surpris de constater que ces volontaires, jeunes pour la plupart et masculins dans leur écrasante majorité, provenaient plutôt de la Bretagne, de l'Ile-de-France et de l'outre-mer. De même, juifs et protestants fournirent des contingents respectables, en raison notamment de la persécution antisémite déclenchée par le régime vichyste en Afrique du Nord. On s'étonnera en revanche de la présence massive des classes supérieures, l'aristocratie et la bonne bourgeoisie offrant aux Forces françaises libres une large partie de leurs volontaires et assurant une surreprésentation des élites telle qu'un élève des grandes écoles sur sept rejoignit in fine les troupes à croix de Lorraine.
Propagandes. La chronologie, de même, réserve quelques surprises. Car si le recrutement connut deux pics, en 1940 d'abord, en 1943 ensuite, il subit un tarissement entre octobre 1941 et septembre 1942 qui explique en partie la froideur dont Churchill témoigna à l'égard d'un de Gaulle incapable de pe