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Libération
Critique

Palahniuk dame l’espion

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Drôle de séjour linguistique
publié le 22 avril 2010 à 0h00

Trois mois après James Ellroy et son Underworld USA, retour sur scène d'une autre rock star du roman noir américain, réputé sonar de son époque : Chuck Palahniuk (Fight Club, Survivant, Monstres, invisibles, Choke…) avec Pygmy.

Pygmy est une farce, comme l'annonce d'emblée l'exergue, une phrase de Hitler : «L'avenir appartient à celui qui a la jeunesse avec lui.» A qui douterait, il suffit de tourner la page : «Dépesche un Céans commence rapport premier agent-mézigue, opérateur num. 67, arrivée airoport Moyen-Ouest amer-icain, région -, vol-, date -,. Priorité : accomplir mission avec succès top-eksellent. Nom codé : Opération dévastation.» Un complot terroriste écrit en petit-nègre, par ledit Pygmy, voilà donc ce à quoi on est convié, car oui, tout le livre va ainsi, par comptes rendus du fameux «agent-mézigue». Soit un gamin-espion de treize ans en provenance de on ne sait trop où mais en tout cas une contrée en voie de développement et totalitaire, où il a appris à «citationner» plein d'humanistes : Oppenheimer, père de la bombe «atomite», «grand sheriff Benito Mussolini»,«sévère dictateur Augusto Pinochet», «prophète luminé Richard Nixon»… Agent-mézigue maîtrise aussi des tas de manœuvres létales «Cobra Combattant», «Essor Aigle Altier», «Lynx Lévitationnel», «Lion Lacérant». Autant de mesures de rétorsion qu'il envisage d'appliquer dès son arrivée en territoire ennemi, qui a pour cadre un voyage linguistique : il