Deux Pennequin valent mieux que zéro et ce printemps nous apporte d'une part le texte Comprendre la vie, chez POL, puis, vers la mi-mai, la première livraison de la revue l'Armée noire, intitulée «collection printemps de merde» et composée de textes, de collages, dessins, aux éditions Al Dante.
Charles Pennequin est entre autres un poète qui fait des performances rappelant d'assez près le décollage d'un avion à réaction ou une agression d'Artaud au Vieux-Colombier. On peut cependant le lire sans l'avoir jamais vu ni entendu sur scène (dommage). Ses textes n'ont généralement pas besoin d'exégèse et Comprendre la vie moins qu'un autre, car il est lumineux. Il se lit dans l'ordre ou bien s'ouvre au hasard. Comme ce n'est pas un roman de la première moitié du XIXe siècle, cela ne raconte rien, mais une certaine philosophie s'en dégage : «Un être devient homme par le simple fait qu'il se veut du mal.»
Pennequin aborde à peu près tout ce qui fatigue dans la vie, de la naissance à la mort en passant par l'amour, le théâtre ou la télé. Puis fait tourner le mélange en bourrique. On vous en remet un peu ? «Tout le monde est dans la fuite. Tout le monde subit l'invraisemblable. Alors qu'aucune fuite n'est possible. Nous allons droit au mur et nous irons gaiement. Nous ne pouvons faire autrement que d'y aller gaiement. Car déjà nous sommes une génération morte. Morte sur pied la génération.» Mais ce n'est pas du tout triste, car être