En dehors de l'insulte désormais convenue qui consiste à criminaliser la lecture critique de Freud et de la psychanalyse pour en faire une «réactivation des thèses d'extrême droite», un plaidoyer antisémite, on n'aura rien vu, lu ou entendu de sérieux contre les arguments que je développe dans les six cents pages de mon Crépuscule d'une idole. Ces analysés qui soignent (!) assimilent ma personne à Hitler, s'adonnent à une psychanalyse sauvage et traînent ma mère dans la boue, ridiculisent mon père et crachent sur mon enfance, sans parler du mépris affiché pour le «penseur du bocage normand»… Sinon quoi ?
Je souhaiterais consacrer un bref développement à une seule question : la politique de Freud. Car, je trouve pour le moins étonnant que des gens qui ont eu recours ad nauseam à l'argument fallacieux du compagnonnage avec l'extrême droite fassent de moi, dont on connaît l'engagement théorique et pratique à gauche, un suppôt du fascisme…
C'est pourtant Freud qui rédige cette dédicace de Pourquoi la guerre ?«A Benito Mussolini, avec le salut respectueux d'un vieil homme qui reconnaît en la personne du dirigeant un héros de la culture. Vienne, 26 avril 1933.» Ce texte, qu'il fait parvenir au dictateur en main propre, via un ami italien commun, explique que, puisqu'on n'en finira jamais avec la pulsion de mort, il vaut mieux composer avec et faire confiance au chef (Führer en allemand, Duce en italien) pour mener les ma