Combien coûte un livre numérique ? La réponse ressemble à la pâquerette dont on enlève un à un les pétales pour laisser le hasard décider de l’issue. Il ne coûte rien… il coûte moins cher… il coûte aussi cher… il coûte plus cher qu’un livre papier. Comme en amour, l’effeuillage ne sert guère qu’à combler un fond de superstition. A une ère où le lecteur peut imaginer avoir entre ses mains une liseuse (ou livre électronique) de son choix, la question peut se faire pressante et pragmatique. Lui-même suppute en général qu’un fichier revient moins cher à fabriquer qu’un volume broché et s’attend instinctivement à une baisse de prix significative au bout. Un livre papier, mettons le dernier William Boyd, a un coût. Les clés de répartition sont connues, entre le pourcentage versé à l’auteur, celui prélevé par l’éditeur, l’imprimeur, le distributeur ou le libraire… Mais dans le cas de sa version numérique, certains postes disparaissent, le papier en tête.
«Migration». Alors, combien ? «Aucune étude fiable n'avait été réalisée jusqu'à présent sur les coûts réels d'un livre numérique», explique Vincent Monadé, directeur de l'Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France (MOTif), situé à Belleville, dans le XIXe arrondissement à Paris. Le rapport rendu public aujourd'hui (1) et commandé à Hervé Bienvault, consultant auprès d'acteurs du livre et de la presse sur les stratégies de numérisation, pose une première pierre «à l'heure où le livre